La réforme Sérafin-PH: une menace pour l'accompagnement des personnes handicapées

La réforme Sérafin-PH, actuellement en discussion, vise à modifier en profondeur le financement des établissements et services médico-sociaux (ESMS) accueillant des personnes handicapées. Inspirée de la Tarification à l’Activité (T2A) appliquée dans les hôpitaux, elle entend instaurer un système de financement basé sur des « unités d’œuvre » standardisées, censées refléter les besoins des personnes accompagnées.

La CGT s’oppose fermement à cette réforme, qui porte en elle les germes d’une dégradation de la qualité de l’accompagnement et d’une remise en cause des droits des personnes handicapées. Voici les principaux arguments qui motivent notre opposition :

1. Standardisation et perte de la prise en compte individualisée : La T2A, appliquée aux hôpitaux, a montré ses limites en matière de prise en compte des spécificités individuelles. En standardisant les financements, la réforme Sérafin-PH risque de conduire à une uniformisation des prises en charge, au détriment des besoins spécifiques de chaque personne handicapée.

2. Logique comptable et rentabilité : La T2A a conduit à une logique de rentabilité dans les hôpitaux, privilégiant les actes médicaux rapides et standardisés au détriment des prises en charge complexes et chroniques. La réforme Sérafin-PH risque d’importer cette logique comptable dans le secteur médico-social, avec pour conséquence une course à la productivité et une diminution de la qualité de l’accompagnement.

3. Baisse des financements et restrictions d’accès : La mise en place de la T2A dans les hôpitaux s’est accompagnée d’une baisse des financements et de restrictions d’accès aux soins pour les patients les plus fragiles. Il est à craindre que la réforme Sérafin-PH ait les mêmes conséquences pour les personnes handicapées, en limitant l’accès aux services et en réduisant les moyens alloués à leur accompagnement.

4. Remise en cause du modèle social et solidaire : La CGT défend un modèle social et solidaire d’accompagnement des personnes handicapées, fondé sur la reconnaissance de leurs droits et la prise en compte de leurs besoins spécifiques. La réforme Sérafin-PH, en introduisant une logique de marché et de rentabilité, met en péril ce modèle et risque de fragiliser les plus vulnérables.

La CGT appelle à la mobilisation de tous les acteurs du secteur médico-social pour s’opposer à la réforme Sérafin-PH et défendre un accompagnement de qualité pour les personnes handicapées.

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